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Sécurité routière

Expérimentation de bandes rugueuses sonores contre les baisses de vigilance




L’hypovigilance, c’est-à-dire la fatigue, l’assoupissement ou l’inattention, est impliquée dans 43% des accidents sur autoroutes, dont 30% sont des accidents mortels [1]. A partir de ce constat, l’administration centrale a demandé en 2008 au Sétra d’identifier et d’évaluer les dispositifs susceptibles d’être implantés sur la chaussée ou ses abords. Ceux-ci devant provoquer une réaction de vibration sonore à l’intérieur du véhicule et ainsi alertant le conducteur.

Les bandes sonores


Les bandes sonores sont généralement implantées en rive de chaussée [2] et permettent de lutter contre l’hypovigilance (état intermédiaire entre la veille et le sommeil, se manifestant par une baisse de vigilance) par sa fonction d’alerte lors du débord d’un véhicule sur ou au-delà de la ligne de marquage de rive. Cette alerte permet à l’usager de redresser sa trajectoire, mais aussi de prévenir, par son effet sonore, les éventuels personnels d’entretien présents à proximité.

Il existe deux types de techniques permettant d’obtenir cet effet :

  • les marquages à protubérance, détournés de leur fonction initiale de visibilité de nuit par temps de pluie ;
  • la technologie “rumble strips”, obtenue par creusement de la chaussée ou par la pose de bourrelets.

La technologie des rumble strips, peu développée en France, est pourtant moins coûteuse que les marquages à protubérance, lesquels ne présentent a priori pas d’effets négatifs mais semblent s’user plus rapidement.

L’expérimentation du Sétra


La méconnaissance du dispositif “rumble strips” a justifié une expérimentation pour laquelle le Sétra a présenté en 2010 un projet de protocole à la Direction générale des infrastructures, des transports et de la mer (DGITM) et à la Délégation à la sécurité et à la circulation routières (DSCR). Il a ensuite préparé cette expérimentation avec les Centres d’études techniques de l’équipement (CETE) Normandie-Centre et Nord-Picardie.

L’expérimentation s’est scindée en deux étapes :

  • une partie comportementale visant à évaluer l’influence du dispositif sur les débords des véhicules, et à s’assurer qu’il ne présentait pas d’incompatibilité avec les usagers de deux roues motorisées ;
  • une autre partie concernant les performances sonores et vibratoires visant à optimiser la géométrie du dispositif pour une meilleure efficacité.

Le site pilote retenu pour les études expérimentales est l’autoroute A1 dont une section longue d’un kilomètre et demi est déjà équipée de rumble strips. La SANEF, exploitant l’autoroute, a été associée au projet et avait commandé en 2009 une première étude au CETE Normandie-Centre. Cette dernière avait conclu à une diminution de 39% des débords sur le marquage de rive et l’absence de manœuvres dangereuses.

Des résultats encourageants


Début 2012, le CETE Normandie-Centre a produit un rapport d’études intitulé Influence du dispositif d’alerte en rive de type "rumble strips" sur les trajectoires sur autoroute, pour le compte du Sétra. Ce rapport confirme les éléments de l’étude datée de 2009 et conclut de manière positive quant à l’efficacité du système sur les comportements de conduite, à savoir : les débords sur et au-delà du marquage de rive impliquent des poids lourds dans 98% des cas ; en présence de rumble strips, les poids lourds sont deux fois moins nombreux à déborder sur et au-delà du marquage ; de plus, la proportion de poids lourds débordant au-delà du marquage (intrusion manifeste sur la bande d’arrêt d’urgence) est plus que divisée par trois en présence de rumble strips ; les passages à moto (vitesse maximale de 90 km/h) ne révèlent pas de difficultés particulières (défaut de maîtrise ou sensation de danger).

... qui incitent à poursuivre


Le CETE Nord-Picardie, en charge des aspects sonores et vibratoires de cette évaluation, est en cours de finalisation de son rapport. La fin de l’expérimentation et ses conclusions sont attendues au printemps 2012. Les éventuelles suites de l’expérimentation seraient liées aux effets hivernaux ou à l’impact sur les couches de roulement. Ceux-ci pourraient éventuellement nécessiter de réserver les rumble strips à certaines structures, y compris du point de vue des conséquences sur leur vieillissement, aspects qui n’ont pas encore été explorés.

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